Les dangers de l’exposition aux vibrations

Près de 4 millions de personnes en France seraient régulièrement exposées à des vibrations au travail. Engins de travaux publics et de construction, de manutention, véhicules de transport ou encore fouloir, brise-béton, clé à choc, meuleuse… Les expositions professionnelles peuvent être diverses et avoir des effets néfastes sur la santé. Les dommages provoqués dépendent de l’intensité, de la fréquence et de la durée d’exposition ainsi que de la partie du corps qui est concernée.

Il existe deux types de vibrations :

Les vibrations peuvent représenter un risque pour la santé des salariés. On distingue deux modes d’exposition : les vibrations transmises à l’ensemble du corps, notamment lors de la conduite d’engins, et les vibrations transmises aux membres supérieurs, lors de l’utilisation de machines portatives. 

1. Vibrations sur l’ensemble du corps

Les vibrations transmises à l’ensemble du corps touchent environ 1,5 millions de travailleurs, selon les chiffres de la Dares. Ces vibrations sont associées à la conduite d’engins, de véhicules, de chariots… On les retrouve en particulier dans les activités du BTP et la logistique.
Les vibrations transmises à l’ensemble du corps, de basses et moyennes fréquences, peuvent engendrer des douleurs lombaires et des hernies discales. Ces pathologies sont éligibles à une reconnaissance en maladie professionnelle au titre du tableau 97 du régime général de la Sécurité sociale.

2. Vibrations sur les membres supérieurs

Les vibrations transmises aux membres supérieurs concernent environ de 2,5 millions d’individus. Ces vibrations sont subies par les utilisateurs de machines portatives ou guidées à la main, que l’on retrouve dans les secteurs du bâtiment, mais aussi de la construction mécanique, de la métallurgie, de l’entretien des espaces verts...
Quant à l’exposition professionnelle à des vibrations transmises aux mains ou aux bras, de basses et moyennes fréquences, elle peut provoquer l’apparition de troubles invalidants, que ce soit au niveau des os ou des articulations du poignet ou du coude ou encore au niveau de la circulation sanguine (phénomène de Raynaud) ou des fibres nerveuses (neuropathie). Ces pathologies peuvent être reconnues comme maladies professionnelles au titre du tableau 69 du régime général de la Sécurité sociale.

Comment calculer l’exposition aux vibrations d’un travailleur ? 

Aujourd’hui, des valeurs limites d’exposition quotidienne aux vibrations sont définies par le Code du travail (valeur d’action et valeur limite d’exposition – voir encadré). Elles sont définies par le Code du travail et diffèrent en fonction de la partie du corps concernée. Ces évaluations doivent prendre en compte la durée d’exposition de l’opérateur et la valeur d’émission vibratoire des engins ou des machines utilisées.

Pour estimer l’émission vibratoire, l’INRS a développé l’« Outil simplifié d’évaluation des expositions aux vibrations » (Osev). Il permet d’obtenir, sans réaliser de mesures, une estimation de l’exposition vibratoire quotidienne d’un salarié à son poste de travail, en prenant en compte la situation de travail globale.

Comment réduire l’exposition aux vibrations pour limiter les risques ?

En cas de dépassement des valeurs d’action réglementaires, une démarche visant à limiter l’exposition des opérateurs concernés doit être menée dans l’entreprise.
Voici quelques exemples d’actions à mettre en place :

  • Utiliser des engins télécommandés pour éloigner les opérateurs de la source de vibration et ainsi supprimer l’exposition
  • Choisir des modèles de machines moins vibrants pour limiter l’exposition. Des dispositifs de réduction des vibrations sont également proposés par certains fabricants.
  • Circuler sur un sol avec le moins d’irrégularités et à faible vitesse limite les nuisances pour les engins et véhicules
  • S’équiper d’un siège à suspension mécanique ou pneumatique efficace, et adapté à l’engin.