Évolution des accidents du travail et maladies professionnelles en 2024 : analyse complète et actions prioritaires pour les entreprises

accidents du travail

Introduction

L’année 2024 marque un tournant dans la sinistralité professionnelle en France. Selon le rapport annuel 2024 de l’Assurance Maladie – Risques professionnels, les tendances observées ces dernières années se confirment : baisse des accidents du travail, augmentation des maladies professionnelles, hausse des affections psychiques et stabilisation des accidents de trajet. Ces évolutions ont un impact direct sur les obligations des entreprises, leur performance, leurs coûts et leur responsabilité sociale.

Cet article propose une analyse détaillée des chiffres clés de 2024, en s’appuyant exclusivement sur les données officielles du rapport annuel, et présente les priorités d’action pour les employeurs. Secutop, expert en prévention des risques professionnels et spécialiste du DUERP, accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de stratégies efficaces et conformes.

Bilan général de la sinistralité en 2024

En 2024, la branche AT/MP couvre près de 20,8 millions de salariés du régime général, un effectif quasi stable par rapport à 2023. La tendance globale de la sinistralité montre une légère diminution du nombre total de sinistres reconnus, mais une évolution contrastée selon les catégories de risques.

Le rapport annuel met en avant plusieurs éléments structurants pour 2024 :

  • baisse de 1,1 % des accidents du travail avec un indice de fréquence de 26,4 pour 1 000 salariés ;
  • hausse de 0,7 % des accidents de trajet (IF 4,6) ;
  • augmentation de 6,7 % des maladies professionnelles, notamment les TMS (+ 6,6 %) et les affections psychiques (+ 9 %) ;
  • 1 297 décès liés au travail, tous sinistres confondus, soit 10 de plus qu’en 2023.

Les indemnités journalières versées au titre des AT/MP poursuivent également leur croissance, atteignant 4,9 milliards d’euros en 2024, avec une progression annuelle de 10,8 %.

Les accidents du travail en 2024

Évolution des accidents du travail

En 2024, 549 614 accidents du travail avec arrêt ou incapacité permanente ont été enregistrés. Cela représente une baisse de 1,1 % par rapport à 2023, confirmant la tendance observée depuis 2022.

Cette baisse doit toutefois être interprétée avec prudence, car elle intervient dans un contexte de stabilité de l’emploi salarié (+ 0,3 % en 2024).

Principales causes des accidents du travail

La classification 2024 confirme que quatre familles de risques concentrent la majorité des accidents du travail :

  • manutention manuelle : 50 % des accidents ;
  • chutes de plain-pied : 15 % ;
  • chutes de hauteur : plus de 10 % ;
  • outillage à main : 8 %.

Ces résultats reflètent une stabilité des risques physiques depuis plusieurs années. Les chutes représentent à elles seules plus du quart des accidents du travail, un enjeu majeur pour les entreprises des secteurs logistique, BTP, industrie ou commerce.

Accidents graves et décès

En 2024, 764 décès sont liés à des accidents du travail, soit 5 de plus qu'en 2023. Plus de la moitié de ces décès sont associés à des malaises non identifiés comme liés à une cause professionnelle précise, tandis que 185 décès sont clairement d’origine professionnelle.

Les accidents de trajet en 2024

Les accidents de trajet progressent légèrement (+ 0,7 %), atteignant 94 654 sinistres avec arrêt/IP en 2024.

Le rapport met en lumière un élément préoccupant :

  • 318 décès dus à des accidents de trajet, dont 222 d’origine routière ;
  • près de 20 % des décès de trajet concernent des salariés de moins de 25 ans, souvent sur des risques routiers (84 à 86 % des cas depuis 2022).

Le risque routier reste ainsi un enjeu majeur et transversal pour toutes les entreprises, quel que soit leur secteur.

Les maladies professionnelles en 2024

Un record historique : plus de 50 000 maladies professionnelles

Les maladies professionnelles connaissent une hausse significative en 2024 :

  • 50 598 maladies professionnelles avec premier règlement (+ 6,7 %) ;
  • près de 47 437 victimes (+ 6,6 %).

C’est la première fois depuis dix ans que le nombre de maladies professionnelles dépasse le seuil des 50 000 cas.

Les TMS restent la première cause de MP

Les troubles musculosquelettiques représentent près de 90 % des maladies professionnelles et progressent encore de 6,6 % en 2024.

Les secteurs les plus touchés sont :

  • l’industrie manufacturière ;
  • la logistique ;
  • les services à la personne ;
  • le commerce.

Explosion des affections psychiques

Les affections psychiques progressent également : + 9 % en 2024.

Le rapport précise que :

  • deux tiers des demandes concernent des femmes ;
  • plus de la moitié ont plus de 50 ans ;
  • près de la moitié des cas reconnus concernent des cadres ou professions intellectuelles supérieures.

Cette évolution traduit une transformation profonde des modes de travail, du stress professionnel et de l’exposition aux risques psychosociaux.

Pathologies liées à l’amiante et cancers professionnels

Les pathologies liées à l’amiante progressent de 8,5 % et les cancers professionnels hors amiante continuent d’augmenter, avec un coût cumulé estimé à plus de 1,2 milliard d’euros pour les entreprises sur vingt ans.

Les coûts financiers pour les entreprises

En 2024, les prestations sociales AT/MP augmentent de 7,4 %, pour atteindre 11,1 milliards d’euros. Les actions de prévention progressent fortement (+ 57 %) pour atteindre 262 millions d’euros, tandis que les charges totales de la branche s’élèvent à 15,5 milliards d’euros.

Le montant des indemnités journalières continues de croître, en particulier en raison de l’augmentation des arrêts de travail liés aux MP et à la gravité accrue des sinistres.

Ces données renforcent l’intérêt pour les entreprises de réduire leur sinistralité afin de limiter la hausse de leur taux AT/MP.

Priorités d'action pour les entreprises en 2024 et au-delà

Face à ces évolutions, les entreprises doivent adapter leurs stratégies de prévention. Trois priorités se dégagent.

1. Renforcer la prévention des risques physiques

Les risques de manutention, de chutes et d’utilisation d’outils restent dominants. Les actions prioritaires incluent :

  • formations gestes et postures ;
  • études ergonomiques ;
  • amélioration de l’organisation du travail ;
  • équipements anti-chutes ;
  • gestion du matériel et de l’environnement de travail.

2. Mieux prévenir les TMS et les affections psychiques

La hausse continue des TMS et des affections psychiques impose une approche plus systémique :

  • analyse fine des postes ;
  • amélioration de l’ergonomie ;
  • pilotage des charges de travail ;
  • actions de prévention des RPS ;
  • accompagnement managérial.

3. Maîtriser les risques routiers

La progression des accidents de trajet et le nombre élevé de décès associent le risque routier à un enjeu majeur :

  • sensibilisation aux déplacements professionnels ;
  • formation à la conduite préventive ;
  • gestion des flottes ;
  • encadrement des temps de déplacement.

L’importance du DUERP dans la prévention

Le DUERP constitue le socle de toute démarche de prévention. Au vu des évolutions observées en 2024, il doit être :

  • mis à jour au moins une fois par an ;
  • enrichi des nouveaux risques (RPS, TMS, télétravail, risques routiers) ;
  • accompagné d’un plan d’action opérationnel.

Secutop accompagne les entreprises de toutes tailles dans la création, la mise à jour et la gestion de leur DUERP, grâce à son expertise et à des solutions digitales telles que SECUSOFT, permettant un suivi clair, structuré et conforme.

Conclusion

L’année 2024 confirme un mouvement de fond : les accidents du travail diminuent légèrement, tandis que les maladies professionnelles progressent fortement, notamment les TMS et les affections psychiques. Les accidents de trajet restent stables mais meurtriers.

Ces tendances renforcent l’importance pour les entreprises d’investir dans la prévention, d’améliorer leur stratégie et de sécuriser leurs obligations. Avec l’accompagnement de Secutop, les employeurs peuvent réduire leur sinistralité, protéger efficacement leurs salariés et maîtriser les coûts de leur taux AT/MP.